Ce qui caractérise Alldritt, c'est sa constance. Son compère en troisième ligne Charles Ollivon ne lésine pas sur les efforts mais après avoir porté le ballon sur 77m face aux Anglais en six courses, il a été moins en vue contre l'Italien avec seulement cinq mètres et deux courses. Les deux hommes, à l'instar des avants, ont féraillé de la première à la dernière minute. "Je vous assure que suis bien fatigué". Les Italiens n'ont rien lâché et ont particulièrement bousculé les Tricolores en deuxième période. Cela avait déjà été le cas contre les Anglais. Preuve qu'il faut encore travailler. "Il faut qu'on arrive à rester plus réguliers et investis pendant 80 minutes."
Les Bleus sont dans une démarche d'apprentissage progressive. "Après chaque rencontre, il y a une véritable remise en question qui est effectué, il ne s'agit pas de simples discours". Nul doute que le debriefing de ce début de semaine ne sera pas forcément agréable dans tous les domaines. Mais pas question de brûler les étapes en cherchant à tout améliorer d'un seul coup. "Il y a beaucoup de points d'amélioration en perspective, bien sûr, mais même dans le jeu des All Blacks il y a toujours quelque chose à améliorer ! Cela ne situe que mieux notre marge de progression."
À l'image de Grégory Alldritt, les Bleus sont humbles et lucides. Ils savent que ce qui les attend au Pays de Galles le 22 février sera un véritable test. Il n'hésite pas à parler d'un "calvaire pendant 80 minutes" pour ce premier match à l'extérieur de l'ère Galthié. À Cardiff, les Tricolores seront en territoire hostile et le public ne sera pas là pour les pousser dans les moments difficiles. Ils auront dans un coin de leur tête ce quart de finale perdu au Japon à 14 contre 15 sur un essai en fin de match. Si la revanche peut être un levier pour aller chercher une première victoire au Pays de Galles depuis 2010, "il ne faut pas se poser 6 000 questions et rentrer sur le terrain pour faire la guerre pendant 80 minutes".