Tournoi 2021 - XV de France. Grégory Alldritt (Stade Rochelais) forfait, Cameron Woki (UBB) appeléComme nous vous l'annoncions ce jeudi, Greg Alldritt est forfait pour la préparation et par conséquent le premier match du Tournoi face à l'Italie. Si le troisième ligne jouera bien ce vendredi soir avec La Rochelle, son club a annoncé que c'était seulement à cause des tests qu'il passera en début de semaine prochaine et non d'une inaptitude physique. Vous voyez donc la question que cela soulève arriver gros comme une maison : à Rome, qui pour jouer en numéro 8 avec les Bleus ? Le troisième ligne centre casqué est en effet indéboulonnable en équipe de France aujourd'hui, qui plus est à un poste où le réservoir est loin d'être aussi pléthorique que celui de demi de mêlée par exemple. Pour dire, si Alldritt affiche déjà 18 sélections après pas encore 2 ans en EDF, c'est qu'il est un homme clé du système des Bleus depuis l'arrivée de coach Galthié à leur tête. Puissant (1m91 pour 115kg), très gros défenseur (81 plaquages lors du Tournoi 2020 !), intelligent et, de surcroix, très propre derrière sa mêlée, le joueur de 23 ans avait notamment été plusieurs fois été élu homme du match durant le dernier Tournoi. Également l'avant qui avançait le plus durant la compétition (392 mètres). Bref, l'un des meilleurs numéro 8 de la planète rugby aujourd'hui, n'ayons pas peur des mots !
Tout ça pour quoi ? Ah oui, pour dire que son absence va certainement causer quelques maux de tête au staff tricolore, bien que - sans manquer de respect à nos amis transalpins - les Français n'aient pas nécessairement besoin de lui pour s'imposer en Italie, au vu de ce que les deux nations nous ont montré en 2020. Derrière l'ancien aucistain, celui qui apparaît comme le plus à même de tenir la corde est probablement Selevasio Tolofua. À 23 ans lui aussi, le Toulousain représente l'avenir et après sa titularisation en Angleterre en décembre dernier, prometteuse mais pas complètement aboutie, l'on se dit que ça serait la rencontre idéale pour lui redonner une chance rapide à ce niveau. Le petit frère de Christopher a pour lui d'être le seul de la liste des 37 Bleus à être utilisé principalement à ce poste-là en club. D'autant qu'il performe au sein d'une équipe qui tourne (très) bien et que l'on ne présente plus ses qualités de perforation notamment.
Mais Anthony Jelonch a lui aussi des arguments à faire valoir. Sélectionné durant l'Autumn Nations Cup, le Castrais avait été surprenant en numéro 8 contre l'Italie, avant de réaliser une performance stratosphérique en Angleterre... sur le flanc de la troisième ligne. Et c'est d'ailleurs le plus souvent à ce poste qu'il est aligné en club, avec qui il tient d'ailleurs la baraque tarnaise. Au four et au moulin en défense, très généreux dans tous les efforts, le futur toulousain représente ainsi le parfait numéro 6 ou 7, un peu moins le 8. Quand bien même son gabarit (1m95 pour 111kg) et son bagage technique apparaissent à chaque fois assez solides pour tenir la route en 8. Mais son profil naturel et son bagage technique derrière la mêlée un peu en deçà des deux premiers nommés, pourraient le placer derrière Tolofua au moment de faire les comptes selon nous.
Vous avez vu cette incroyable ''chisté'' nez dans le pré à l'aveugle de Jelonch ? [VIDEO]Enfin, parmi les troisièmes lignes sélectionnés pour préparer l'Italie, l'option Charles Ollivon mérite d'être évoquée. N'oublions pas que si le capitaine du XV de France a connu ses 15 dernières sélections (sur 18) en "blindside" ou "openside" flanker, il reste un numéro 8 de formation. Après avoir fait toute la fin de saison 2018-2019 qui lui permit de retrouver les Bleus à ce poste, il fut d'ailleurs utilisé tout dernièrement en tant que fer de lance avec le RCT, face à Bordeaux il y a trois semaines. Avec plus ou moins de réussite il est vrai. Avant d'assurer l'intérim après la sortie de Sergio Parisse lors de la victoire au Racing le week-end dernier. Néanmoins, c'est en numéro 7 que l'ancien bayonnais est devenu l'un des leaders autant qu'un rouage essentiel du système du XV de France, et il paraît peu probable de le voir décalé un cran plus bas, même contre l'Italie. Sur le flanc, sa capacité à être au soutien en permanence (7 essais en 18 capes) et à effectuer de longues courses sans problème grâce à ses grands compas (1m99) est aujourd'hui un atout majeur du maillot tricolore. Dès lors, pourquoi s'en priver ?