Facteur X, match-winner ou électron libre, appelez-le comme vous voudrez mais soyons raccords sur une seule et même chose : les entrées de Matthieu Jalibert en Bleu forcent le respect. Ce dimanche encore face au Japon, le Bordelais a réalisé 20 grosses minutes détonnantes, qui contrastaient avec un Romain Ntamack assez terne et pas franchement dans son assiette dans son jardin, obligé de le quitter sanguinolent à l’heure de jeu.
Jalibert, puisque c’est de lui qu’on cause, fut tout simplement électrique sur chacune de ses prises de balle, au Stadium. Dans la salle de réception de gala du Stade Toulousain, l’ouvreur de 24 ans n’a pas fait de jaloux en collant à la fois si bien à l’ADN de jeu des Rouges et Noirs, et en utilisant son pied à merveille. Dans un stade dédié principalement au football, ça se s’invente pas. C’est d’ailleurs grâce à sa patte droite que "Matt" fit sauter le verrou nippon à plusieurs reprises. Par deux fois grâce à des jeux au pied par-dessus bien sentis, qu’il apprécie tant. Si à 7, l’Argentin Marcos Moneta a fait des jeux au pied à suivre sa marque de fabrique, le Tricolore est en train de faire des "little kicks" la sienne.
Lui qui fut décisif sur la deuxième réalisation de Penaud après un numéro sur plus de 50 mètres dans le fermé, mais également à l’initiative de l’essai de Jelonch et celui finalement refusé à Danty. Cette fois grâce à ses appuis déroutants, vers l’intérieur du terrain. Avant de terminer la rencontre par un sublime 50/22, tout en décontraction, alors que son équipe, lessivée, peinait à trouver de l'avancée. Le tout en 24 minutes, s’il vous plaît…
La relance du débat de l’ouvreur des Bleus ?
Alors au sortir d’une performance remarquable en si peu de temps de jeu - face à un adversaire qui lui sied à merveille - et à la suite de deux entrées déjà remarquées face à l’Australie et l’Afrique du Sud, Jalibert peut-il (à nouveau) rebattre les cartes concernant le poste d’ouvreur chez les Bleus ? Sur le papier, au regard des différences de forme cet automne entre Ntamack et lui, la thèse se défend. Mais dans les faits, Jalibert n’a t-il pas encore accru cet intense profil de "finisseur" idéal qui lui colle à la peau en sélection ? Cela a tout pour y ressembler. Face à un NTK qui, s’il n’a pas ses appuis et sa vitesse, possède néanmoins un profil plus "international" que le Girondin. Un peu comme Julien Marchand et Peato Mauvaka, quelques crans plus hauts…

