À contre-temps, timide, brouillonne… Voilà comment nous pourrions décrire l’attaque du XV de France, lors de la rencontre face à l’Uruguay. Preuve en est, Jelonch et les siens n’ont pas pu inscrire 4 essais aux coéquipiers d’Arata, synonyme de bonus offensif. Une prestation bien pâle de la part des hommes de Fabien Galthié, qui, après avoir fait rêver son public face aux All Blacks, l’a déçu contre l’Uruguay.
Et pourtant, même si les deux premiers matchs des Bleus n’ont pas grand chose à voir (mise à part le score, étonnamment), nous pouvons y trouver un point commun : la défense. En effet, que ce soit contre la Nouvelle-Zélande ou l'Uruguay, le XV a inquiété sur ce secteur de jeu. Transpercés après seulement quelques secondes face aux Blacks, les Bleus ne se sont que très peu rattrapés lors du reste de la rencontre, comptant davantage sur des retours salvateurs que sur une organisation collective fiable. D'ailleurs, ce match fut celui où les hommes de Galthié ont manqué le plus de plaquages (32) de l'année 2023.
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Depuis plusieurs années désormais, l'un des points forts du XV de France est sans aucun doute sa défense. Que ce soit collectivement ou individuellement, les Bleus ont toujours su se montrer à la hauteur dans ce secteur de jeu, grâce notamment au gourou Shaun Edwards.
Mais voilà, depuis le début de la compétition, les Français semblent moins sereins. Pris de nombreuses fois sur les extérieurs face aux Blacks (qui ont lu à la perfection les montées inversées de Villière et Penaud), les Bleus se sont également montrés fébriles au centre du terrain. Pour preuve, le XV de France n'a eu que 75% de réussite au plaquage lors du match d'ouverture, alors que l'équipe a tourné à plus de 83% lors du Tournoi des 6 Nations 2023.
Même constat en ce qui concerne les franchissements. Plutôt solide dans ce domaine lors de ses dernières sorties, le XV de France a été franchi à 6 reprises face à la bande de Barrett en ouverture du Mondial. Une statistique là encore loin des standards habituels des Bleus, étant donné qu'ils n'avaient été franchis que 3,5 fois en moyenne lors du dernier Tournoi. Pour dire, les Français ont été plus transpercés face aux Blacks, que lors des deux rencontres du Tournoi contre l'Écosse (3) et l'Angleterre (1).
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Si l'on pouvait trouver des circonstances atténuantes pour le match d'ouverture face à la Nouvelle-Zélande, ce n'est pas le cas pour la rencontre face à l'Uruguay. Car même si Los Teros se sont montrés vaillants de la première à la dernière minute, n'oublions pas que cette équipe est 17ème du classement World Rugby, derrière des nations comme le Portugal ou les Tonga. De ce fait, l'on attendait davantage de garanties dans ce secteur de jeu ce jeudi soir, que face à des favoris au titre final comme le sont les All Blacks. Et pourtant, les statistiques défensives sont quasiment identiques : 78% de plaquages réussis, 5 franchissements uruguayens... Les Bleus ont trop souvent été dépassés par la fougue sud-américaine. En témoignent les deux essais de l'Uruguay, "trop facilement marqués", symboles de cette fébrilité défensive.
Mais alors, doit-on s'inquiéter pour le XV de France ? Pas pour le moment, à notre avis. Il n'est pas rare de voir de grosses équipes commencer timidement leur Mondial, avant de régler la mire au fil de la compétition. Certains d'entre elles finissent même par soulever le trophée Webb Ellis, comme l'Afrique du Sud en 2019. Néanmoins, le staff des Bleus va devoir travailler drastiquement sur ce secteur de jeu. Auquel cas, le XV de France pourrait avoir de mauvaises surprises, dès le dernier match de poule face à l'Italie...
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