Oui, il doit rester
L'émergence de jeunes joueurs
Yannick Bru a lancé et façonné un pack jeune chez le XV de France. Eddy Ben Arous et Rabah Slimani se sont révélés au niveau international et sont déjà dans les starting-blocks pour 2019. A l'heure des piliers de plus en plus mobiles et capables d'être influents dans les rucks, ces deux trouvailles sont à mettre au crédit de Bru, qui a préféré donner le rôle de réservistes aux expérimentés Mas et Debaty. Yoann Maestri - connu au Stade Toulousain - a également été lancé à son arrivée dans le groupe France. Pas anodin quand on sait que le 2e-ligne est vu comme un capitaine potentiel... Bref, le départ de nombreux anciens (Harinordoquy, Nallet, Servat, Bonnaire) a obligé le coach des avants à reconstruire. Et ça prend du temps.
Novès le connaît... et il a gagné avec lui
Si le palmarès de Saint-André en tant qu'entraîneur laissait à désirer - et à un degré moindre, celui de Lagisquet - Yannick Bru peut lui se targuer de compter trois Brennus et une Coupe d'Europe avec le Stade Toulousain. Le tout en seulement cinq ans, excusez du peu. Dans la ville Rose, Bru accompagnait un certain Guy Novès. Le staff des Bleus ne repartira donc pas à zéro puisqu'il convient de rajouter Jeff Dubois, ex-coéquipier de Bru chez les Rouges et Noirs. Inutile de préciser qui était leur entraîneur.
Le choix de Novès
Si le nouveau sélectionneur du XV de France a souhaité de nouveau travailler avec lui, c'est parce qu'il est compétent, non ? Novès l'aurait clairement signifié à Pierre Camou : il ne souhaite pas travailler avec Serge Blanco. L'ancien patron du Stade Toulousain s'entoure de ses hommes, de ses lieutenants, pour construire un équipe nationale à son image. Si on lui fait confiance en lui donnant les clés du camion, autant le laisser aller jusqu'au bout.
Non, il doit partir
Le pack français ne domine plus
Franchement, vous l'avez trouvé bon le pack français ? Il y a quatre ans, les Bleus pouvaient marcher sur tout le monde et s'étaient d'abord rassuré devant en Nouvelle-Zélande, lors de matchs cadenassés (Angleterre en 1/4, Pays de Galles en 1/2...). Et maintenant ? La première ligne est louée dans le jeu courant mais la mêlée est dominée. Même la Roumanie nous a donné du fil à retordre. Certains choix en 3e-ligne (Chouly maintenu contre vents et marées, Nyanga trop souvent écarté malgré de belles entrées) n'ont pas été payants. Le pack tricolore, réputé solide, ne fait plus peur à personne. Et le coupable est tout désigné.
Le désastre en touche
Difficile de tirer sur Guilhem Guirado, qui s'est imposé comme le talonneur n°1 depuis un an. Face à l'Irlande puis la Nouvelle-Zélande, c'est tout l'alignement qui a sombré. Pourquoi ? Choix des hommes ? Mauvaises stratégies ? Adversaires mieux calés ? Sans doute tout ça en même temps. Résultat, le bilan en touche n'est pas positif. Déjà que les trois-quarts ne jouent pas beaucoup au ballon. Si en plus on les prive de munitions...
La grande lessive doit être totale
Philippe Saint-André présente donc le pire bilan d'un sélectionneur. On s'inquiète déjà de 2019. Après le Mondial, les Bleus ne squatteront pas les hauteurs du classement World Rugby, et pourraient hériter d'un tirage au sort compliqué. Logique qu'on assiste à une grande lessive. Or, pour repartir sur de bonnes bases, elle doit être totale. Saint-André assume mais il n'a pas été le seul à échouer. Bru a failli. Et doit partir.