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Zebo, Sexton, Madigan… pourquoi les Irlandais ne laissent pas un souvenir impérissable en Top 14 ?

Avec le retour de Simon Zebo en Irlande, le championnat semble se confronter de nouveau à une incompatibilité entre joueurs irlandais et Top 14.

Erwan Harzic 20/04/2021 à 14h00
Les joueurs irlandais en Top 14 peinent à s'imposer.
Les joueurs irlandais en Top 14 peinent à s'imposer.

Arrivé en 2018, Simon Zebo n’est plus aussi décisif qu’à son arrivée dans les Hauts-de-Seine. Avec 4 essais toutes compétitions confondues, il semble bien loin des performances affichées avec son ancien club du Munster. Une dynamique que semble vouloir retrouver le natif de Cork. Ce dernier retournera en effet en Irlande dès l’année prochaine. Quelles sont les raisons de ce choix ?

L’histoire semblait pourtant avoir si bien commencé. Avec 16 essais en une saison, Simon Zebo signe la meilleure saison de sa carrière en termes de statistiques. Une performance qui ne se reproduira pas la saison suivante, le joueur marquant seulement 3 essais en 16 matchs avant que la saison ne soit arrêtée pour raison sanitaire en 2019/2020. Un exercice francilien en demi-teinte pour le joueur, mais qui n’est pas sans rappeler certains “échecs” connus auparavant en Top 14. En effet, entre 2013 et 2015, les fans de Top 14 se rappelleront l’arrivée de Jonathan Sexton en terre française. Ayant, lui aussi, posé ses valises au Racing 92, il laissera une impression mitigée et n’arrivera pas à reproduire les performances observées avec sa Sélection nationale. Ce phénomène n’est pas uniquement présent chez les ciels et blancs, Ian Madigan avait rejoint l’UBB et en été parti la saison suivante. La raison ? Un “malaise” et des difficultés d’intégrations. Au moment de rejoindre les Bristol Bears il dira : “la physionomie du club est en accord avec mes ambitions”, dans un communiqué officiel du club. On peut également citer l’arrivée de Paddy Jackson qui atterrira à Perpignan à la suite d’un procès pour viol. Acquitté, il sera tout de même limogé par la fédération Irlandaise pour des propos injurieux envers la plaignante. À son arrivée, Perpignan remontait en Top 14. Ils seront cependant relégués cette saison-là, obtenant seulement 2 victoires en 26 matchs. Une histoire de plus qui laisse à penser que les stars irlandaises ont réellement du mal en Hexagone.

Selon Bernard Jackman, “plusieurs facteurs expliquent cela, mais les différences dans le système de jeu rendent l’adaptation particulièrement compliquée”. L’irlandais et ancien membre du staff de Grenoble connaît bien le rugby irlandais et le Top 14 après 6 ans passés comme entraîneur de la défense puis manager du FCG. Il met notamment en avant l’importance du numéro 10 en Irlande. En effet, selon lui, “en France le général, c'est le demi de mêlée, en Irlande c’est l’ouvreur”. L’identité de jeu est selon lui un facteur essentiel dans l’incompréhension entre les deux styles de rugby. Les joueurs français étant formés à être “indépendants et à l’origine d’initiatives” alors que les Irlandais le sont à “respecter les règles et les schémas de jeu avant tout”. Mais selon lui les deux nations ne sont pas incompatibles. Comme il le rappelle, l’Irlandais “Chris Farrell, par exemple, n’avait aucun souci à jouer en Top 14 avec Grenoble”. Une vérité qui est alors à appliquer au cas par cas. Le fameux french flair ne serait alors pas incompatible avec les idéaux irlandais, il dépendrait “seulement du profil”. L’ancien entraîneur et actuel consultant sur la chaîne irlandaise RTE conclut en précisant que “les Français se focalisent trop sur les joueurs irlandais qui construisent le jeu, ce sont des stars et leurs noms donnent envie. Pourtant, ce sont ceux qui sont le moins compatibles avec le Top 14, ils feraient donc mieux de se focaliser sur les joueurs un peu moins au coeur de ce dernier”.

Team Viscères
Team Viscères
Pour ceux passés au Racing on a déjà une piste, ils jouaient avec Machenaud.
pascalbulroland
pascalbulroland
Je dirai aussi que dans leurs provinces , les joueurs "clé" sont plus "protégés" Le nombre de matchs ( 16 ) et l'intensité de ceux-ci en Pro 14 sont moindre que nos matchs du Top 14
Les provinces irlandaises misent beaucoup sur la Coupe d'Europe en ayant souvent des "troupes" plus fraîche que nos clubs car une compétition "fermée" enlève beaucoup de pression psychologique aux joueurs vu qu'aucune province ne risque la relégation et permet de les laisser au repos pour des échéances plus importantes
Sexton avait clairement ciblé le nombre de match en Top 14 pour expliquer son rendement plus que moyen
Que nos 2 pays n'abordent pas le poste de 10 de la même manière ne me surprend pas, mais de là à dire que c'est l'une des raisons des échecs irlandais à ce poste en Top 14 montre plus une certaine psycho-rigidité dans la façon d'aborder un rugby différent de la part des "rouquins"
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