Pendant de nombreuses années, la mêlée
n'a pas été le point fort de la sélection australienne. Cette dernière ayant opté pour l'air du large plutôt que d'étouffer la tête dans la pelouse. Et ce, pour des raisons techniques ou simplement pour
faire plaisir aux supporters et concurrencer le footy ou le rugby à XIII comme l'avancent certains. Pourtant c'est en partie en dominant devant que les
Wallabies avaient remporté deux Coupes du monde. Cependant, à son arrivée à la tête des Green and gold en octobre 2014, Michael Cheika a décidé qu'il était temps pour eux
d'avoir un paquet d'avants performants. Sans quoi, ils ne pourraient pas soulever le trophée Webb Ellis pour la troisième fois. Un mois plus tard, on constatait déjà
quelques progrès face au Pays de Galles.
VIDEO. En progrès, la mêlée des Wallabies reste encore perfectibleAprès ce match, son prédécesseur Robbies Deans avait déclaré que la mêlée australienne était souvent
victime de l'interprétation des arbitres, la jugeant souvent à la faute. Un discours que Cheika avait lui aussi tenu quelque mois du plus tard en indiquant que les Wallabies devaient changer au niveau de la stratégie et de la technique mais aussi
se construire une bonne réputation. Se demandant au passage via
ESPN Scrum s'ils n'étaient peut-être pas "
trop honnêtes". Pour se faire, il s'était mis en quête d'un technicien. Et quoi de mieux qu'un Argentin, expert en la matière, pour donner enfin
une mêlée digne de ce nom aux Wallabies. C'est ainsi que l'ancien talonneur des
Pumas Mario Ledesma avait pris les commandes des avants australiens début 2015, tout d'abord du côté des Waratahs aux côtés de Cheika puis avec la sélection, avec l'objectif de donner une vraie place à la mêlée à l'Australie "
sous peine de jouer au rugby à XIII."
On a décelé les premiers changements durant le dernier Rugby Championship. Après des débuts hésitants contre l'Afrique du Sud et l'Argentine, les Wallabies
ont envoyé un premier message à leurs futurs adversaires durant la Coupe du monde, et plus particulièrement à ceux du jour, les
All Blacks. Deux mois plus tard, la mêlée australienne
punissait l'Angleterre. Sur la pelouse de Twickenham,
tout s'est joué du côté de Kepu et de Marler. On voit dès le premier affrontement que Robshaw, Parling et Morgan se décalent pour mettre une énorme pression sur le pilier droit australien avant de tourner. Mais les Wallabies
ont très bien géré en restant bien serrés. Pris à la 17e, puis à la 25e ou encore la 32e, Marler ne parviendra jamais à avoir le dessus. Le coup de grâce a eu lieu à la 46e minute de jeu lorsque Romain Poite l'a finalement menacé d'un carton jaune suite à une énième pénalité contre lui.
Une semaine plus tard, les Gallois n'ont guère eu plus de succès, et ce, même
lorsqu'ils ont joué en supériorité numérique. Avec une mêlée pareille, un ouvreur qui régale et des 3/4 en cannes, qui ne ferait pas de l'Australie
le favori pour le titre.