“C’est moi l’homme du match mais on aurait pu prendre n’importe qui dans les 15 voire les 23, on est un groupe, on avait dit qu’on ne se lâchait pas. On était confiant, on connaissait notre rugby, on savait qu’il y aurait une réponse des Anglais mais on a réussi à gérer aussi la fin du match, on a tenu bon.” Et en plus, il est altruiste. Nommé homme du match contre l’Angleterre, Grégory Alldritt a d’abord tenu à saluer la performance de ses coéquipiers, via La Dépêche. Comme si cette distinction individuelle ne comptait pas, au coeur d’une performance collective (enfin) aboutie pour nos Bleus.
Ce dimanche, le vice-champion du monde est tombé. Saluer l’équipe ? Oui. Mais à vrai dire, il était franchement difficile de passer à côté de la performance du Gersois.
Omniprésent dans les rucks
Comme un symbole, c’est lui qui touche le premier ballon du match, dans le camp des Tricolores. Visé sur les coups de pied de renvoi, Alldritt n’a pas failli. Serein, lui qui fêtait seulement sa 12e sélection. Mais depuis sa première cap, il y a tout juste un an, le gamin de Condom s’est affirmé. Titulaire lors de la dernière Coupe du monde, le voilà parti pour un long bail chez les Bleus, n°8 floqué dans le dos.
Omniprésent aux déblayages, ralentissant sans arrêt les ballons, Alldritt a été poison dans la bataille acharnée des rucks (23 rucks défensifs disputés, record du match). Un poison en défense, aussi : avec 18 plaquages (dont 3 offensifs !, il termine deuxième meilleur plaqueur derrière Le Roux (25), à égalité avec Fickou. Un total auquel il convient d’ajouter 4 “plaquages assistant”, où le Rochelais est venu aider un coéquipier à faire tomber un adversaire.
Se sacrifier pour les copains... Rien d’étonnant, quand on descend d’Eomer, ancien roi du Rohan.
Je dis pas que ce sont les mêmes personnes, je dis juste que le Rohan coule dans ses veines. pic.twitter.com/SN9gS4TkYN
— Clément Suman (@ClemOConnor) February 3, 2020
Leader en devenir, décisif en attaque
Et offensivement, alors ? Avec onze courses, il a été le Tricolore le plus sollicité ballon en main, devant Dupont (10) et Rattez (7). Il a surtout mis les Bleus dans l’avancée (29m parcourus) comme sur le premier essai de Rattez, où c’est lui qui permet aux Français de prendre la ligne d’avantage juste avant la percée de Thomas. Et s’est montré précieux en fin de rencontre, dans un temps fort anglais...
A l’heure de jeu, c’est lui qui vient calmer les troupes (et notamment Bamba) après une échauffourée. Leader en devenir ? Avec Charles Ollivon et François Cros, il forme en tout cas une 3e ligne qui n’a pas fini de faire fantasmer les supporters.
[Vidéo supprimée à la demande de France Télévisions]
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