RUGBY. Vers un retour des spectateurs avant les phases finales du Top 14 ?Il y a peu, on se posait la question de savoir si les supporters pourraient assister à la fin de saison. Or, l'évolution de la situation sanitaire en France laisse penser que cet exercice 2020/2021 devrait se terminer sans aucun spectateur dans les tribunes. Et ce, comme depuis la 7e journée. Qu'il semble loin le temps de la jauge à 5000 supporters en début de saison. Depuis, toutes les rencontres ont eu lieu à huis clos. Faisant peser une énorme pression financière sur les clubs professionnels. L'UBB doit faire face à un déficit de 10 millions d'euros que les aides de l'Etat ne vont pas combler. Une situation qui ne peut plus durer comme l'a concédé Laurent Marti, le président de l'Union Bordeaux-Bègles via France Bleu. "L'année dernière, on s'en est sortis parce que globalement sur la France entière, les partenaires et les abonnés ont été généreux. Cette année, on sait bien que tous ne pourront pas faire cadeau de leur saison puisqu'ils n'ont vu qu'un seul match." C'était le 12 septembre dernier lors de la réception de Brive (25-20).
L'UBB comme les autres formations de l'élite vont faire face à des demandes de remboursements. Lesquelles vont aggraver leur situation financière. "On remboursera tous ceux qui le désirent", confie Marti. Le club girondin a déjà commencé avec les abonnés, mais conserve l'espoir de les voir à nouveau dans les tribunes pour la fin de saison. Ce dimanche, l'Union Bordeaux-Bègles jouera un match de phase finale historique en Champions Cup face à Bristol. Une fois de plus sans public. Un manque à gagner important qui vient s'ajouter à une longue liste de rendez-vous manqué pour les supporters de l'UBB. L'an passé, le manque à gagner pour le quart de finale de Challenge Cup face à Édimbourg était estimé à 500 000 voire 600 000 euros.
Selon Laurent Marti, l'UBB n'est pas la seule formation à devoir faire face à un déficit de plusieurs millions d'euros. "Par pudeur, d'autres clubs ne veulent pas communiquer. Mais il est partout pareil. Il est lié à la masse salariale. Certains ont un déficit plus important, d'autres moins." L'aide gouvernementale couvre environ 30 % de cette somme. En ce qui concerne le reste, les équipes pros ont contracté des prêts garantis par l'État. "Ce qui m'embête, c'est que même si on étale la dette, il faudra la rembourser." Ce qui aura un impact sur le budget des années à venir. Il n'est donc pas impossible que les formations de Top 14 réduisent la voilure au sein de leur effectif et soient moins actives sur le marché des transferts à l'international. Ce qui pourrait profiter à d'autres championnats mais aussi aux jeunes tricolores.