« Le rugby est un sport de voyou joué par des gentlemans » : si cet adage décrit si bien notre sport, c’est avant tout grâce aux valeurs que l’Ovalie prône. Parmi elles, l’esprit d’équipe, la solidarité, mais également le Fair Play. Des qualités primordiales lorsque l’on rentre sur un terrain de rugby. Et si les deux premières notions précédemment citées restent toujours des composantes majeures de notre sport, le Fair Play (bien que majoritairement présent) s’est vu au fil des années parfois un peu bafoué. Et ce, notamment à cause de l’arrivée des simulations. En effet, et avec l’arrivée de l’arbitrage vidéo qui permet de vérifier si un mauvais geste a été commis, il peut arriver que certains joueurs « en rajoutent » afin d’obtenir une pénalité, ou même, pour expulser un adversaire. Malheureusement, cette tendance s’accentue de plus en plus, au vu des nouvelles directives des instances du rugby qui veulent assurer une plus grande sécurité des joueurs, et donc, punir plus sévèrement le jeu dangereux. Heureusement pour nous, amoureux du rugby, certaines traditions ne se perdent pas, et Rémi Lamerat l’a encore prouvé ce week-end.
Nous sommes à la 67ᵉ minute de jeu, le soleil tape sur la pelouse d’Aguiléra, et le Biarritz Olympique mène largement (27 à 3), grâce notamment à une première mi-temps quasi-parfaite. À ce moment-là, le jeu s’arrête car l’arbitre du jour, Mr. Raynal, est appelé par ses adjoints pour un éventuel jeu déloyal du 17 Blanc (Tcheishvili) sur le numéro 22 de Bordeaux (Lamerat). Mais avant que l’arbitre central ne fasse appel à la vidéo, ce dernier décide de demander à l’international français si un geste dangereux avait été commis contre lui : ce à quoi Lamerat répond « Il n’y a rien ». Mr. Raynal l’écoute et annonce à ses adjoints qu’il ne vérifiera rien, le principal concerné l’ayant prévenu qu’il n’y avait pas eu de jeu déloyal. Au-delà d’éviter une perte de temps et une utilisation abusive de la vidéo, le centre bordelais nous rappelle à quel point cette notion de Fair Play est importante dans ce sport. Une honnêteté rare, qui devrait inspirer bon nombre d’autres joueurs, qui privilégient parfois une potentielle décision arbitrale en leur faveur, à ce très cher « esprit rugby ».