Le meilleur centre du monde ©
Le poste de ¾ centre est sûrement le plus complet parmi ceux des lignes arrières. Il faut savoir faire jouer ses coéquipiers dans les intervalles, être un gros défenseur, plutôt rapide, être capable de jouer au pied, mais aussi de créer des brèches dans les défenses adverses. Alors, quand on sait que Conrad Smith est considéré comme le meilleur centre de la planète, ça vous classe tout de suite le bonhomme. Malgré ses 34 printemps, ce dernier continue d'assurer. La preuve ? Quand on parle de la concurrence de Sonny Bill Williams, qui pousse pour devenir titulaire, on évoque la possible mise à l'écart de Ma'a Nonu. Jamais celle de Smith. À noter son rôle de capitaine au sein de sa province de Super Rugby. Si en plus il est meneur d'homme...
Rugbyman pro... et avocat
Né à Hawera, dans la région de Taranaki, Smith a 20 ans lorsqu'il part étudier le droit dans la capitale, Wellington. Il en ressort deux ans plus tard avec un Bachelor of Laws obtenu avec mention. Smith peut donc se targuer d'être un avocat et de s'habiller en noir quel que soit son travail. Pour être plus précis, le All Black est solliciteur, soit un juriste généraliste et auxiliaire de justice dans les pays de tradition de droit anglais. Smith mène de concert ses deux métiers puisqu'il consacre un jour de la semaine à sa profession d'avocat. Le verra-t-on juger ou défendre Zac Guildford un de ces quatre ? On n'espère pas.
Une carrière internationale linéaire
Le premier maillot noir à la fougère d'argent de Smith date de novembre 2004. À l'époque, le Néo-Zélandais est âgé de 22 ans et affronte l'Italie. Sa carrière va prendre son envol et il participera à la tournée victorieuse face aux Lions britanniques, inscrivant un essai. En 2007, il dispute le Mondial mais doit se contenter d'un statut de remplaçant derrière la paire McAlister – Muliaina, la faute à un tendon d'Achille fragile. C'est véritablement en 2008 qu'il s'installe définitivement chez les Blacks, jusqu'à ce titre de champion du monde en 2011. Aujourd'hui, il compte 93 sélections pour 26 essais inscrits et un seul carton jaune. Plutôt pas mal...
Un mariage avec Ma'a Nonu
Quand on lui demande d'évoquer son association avec Nonu, Conrad Smith n'y va pas par quatre chemins : « c'est un mariage qui fonctionne parfaitement ». Pas totalement faux quand on sait que les deux hommes se côtoient également chez les Hurricanes, en Super Rugby. Sur la scène internationale, les deux joueurs forment la paire la plus utilisée de l'histoire, devançant le duo D'Arcy – O'Driscoll pour l'Irlande. La plus utilisée, oui, la plus talentueuse, sans doute également !
Crédit vidéo : WhiteKnightRugby
Absent du paysage médiatique
On le dit plus haut : Conrad Smith est considéré comme l'un des meilleurs centres de la planète, pour ne pas dire LE meilleur. Pourtant, le joueur des Hurricanes n'est pas une « star » à proprement dit. Son physique (1,86m pour 95 kilos) n'est pas tellement impressionnant. S'il délivre quelques off-loads, il n'a pas l'aura d'un Sonny Bill Williams, ni les tatouages et la gueule de l'ancien treiziste. Bref, s'il est respecté par les spécialistes, le grand public ne le connaît pas. Son seul point fort pour exister médiatiquement, c'est son surnom assez cool : le snake. Rugbyman, avocat, et bientôt catcheur ?
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Une carrière mise en suspens en 2013
On a presque tendance à l'oublier, mais Conrad Smith a bien failli ne jamais disputer la Coupe du monde 2015. En cause, trois KO, dont deux à six semaines d'intervalle, en 2013. Finalement, après avoir consulté un neurologue, Smith prendre six mois sabbatiques et reviendra en pleine forme. Notons tout de même que sa carrière fut jalonnée de blessures lui ayant coûté quelques sélections. Dommage : il aurait sans doute mérité d'atteindre le club des 100.
Fan de John Kirwan
Smith a beau être un All Black respecté, lui aussi a été enfant. Gamin, le Snake admirait John Kirwan et rêvait de porter le maillot noir. Normal ! Retrouvez ses réponses dans une interview décalée réalisée par la Fédé néo-zélandaise.
Crédit vidéo : All Blacks
Bientôt l'aventure française dans le Béarn
Si vous êtes rugbyman, né en Nouvelle-Zélande et que vous possédez une once de talent, il y a deux événements immanquables qui marqueront votre carrière : la première sélection chez les Blacks et la signature d'un contrat en Top 14. Conrad Smith sera de passage en France deux ans puisqu'il a signé à la Section Paloise. Un très gros coup pour le champion 2015 de la Pro D2. Dans le Béarn, Smith sera accompagné d'un autre international, Colin Slade.
Crédit vidéo : Section Paloise Béarn Pyrénées
Palmarès de folie... mais seulement avec les Blacks
La Section Paloise, qui l'accueille après la Coupe du monde, attend de Smith qu'il soit le patron des lignes arrières. La présence du All Black doit faire passer un cap au promu dans l'opération maintien. L'ami Conrad en est conscient : à Pau, il ne risque pas de garnir son armoire à trophées. Certes, celle-ci contient déjà trois Tri-Nations (2007, 2008, 2010), trois Rugby Championship (2012, 2013, 2014) et une Coupe du monde (2011) en attendant – peut-être – la seconde. Mais en club avec Wellington ou en Super Rugby au sein des Hurricanes, le ¾ centre n'a jamais rien gagné. En 2006, les Canes échouaient en finale face aux Crusaders (12-19). Il y a quelques mois, c'est face aux Highlanders que Smith et ses coéquipiers se sont inclinés.
VIDEO. Super Rugby : Elliot Dixon résiste à cinq défenseurs et donne le titre aux Highlanders
Le bonus Star Wars
Et si Smith était avantagé depuis le débuuuuuuuuuuut ? Et si le Néo-Zélandais perturbait l'équilibre de la Force © à coup de raffut, faute de posséder un sabre laser ? Cette semaine sur Twitter, Scotty Stevenson (commentateur pour la Sky) remarquait la ressemblance entre Conrad et un certain Luke Skywalker. En effet, on n'y voit que du feu !
Who knew Conrad Smith was in the new Star Wars film? (Via @page1management) #RWC2015final pic.twitter.com/9AJn7lUoRQ
— Scotty Stevenson (@sumostevenson) 29 Octobre 2015