Galthié et l'équipe de France
En avril dernier, l'ancien demi de mêlée des Bleus faisait partie des candidats pour le poste de sélectionneur. Si Novès avait une nouvelle fois décliné l'invitation de la FFR, on peut imaginer qu'il aurait été l'heureux élu tant sa technique en tant entraîneur est reconnue. Mais voilà, il y a d'autres paramètres qui rentraient en ligne de compte. "Je n'ai pas fait ce qu'il fallait. Je n'ai pas validé toutes les cases à mon grand regret". S'il préfère aujourd'hui se focaliser sur ce qu'il a et non sur ce qu'il n'a pas avec plein de philosophie, il trouve dommage que les instances aient peur de quelqu'un qui pourrait faire de la France la meilleure équipe au monde. Vous avez dit bocal ? Lui répond simplement : "si tu prétends être un entraîneur c'est que tu as quelque chose à proposer." Dans quatre ans, Fabien Galthié aura 50 ans. Il pourrait très bien avoir sa chance. "On verra bien ce que la vie a prévu pour moi."
Galthié et Mohed Altrad
S'il a le temps de répondre aux questions de la chaîne sportive, c'est aussi parce qu'il n'est plus à la tête du staff du MHR, et ce, depuis le début de l'année. La faute à une différence de point de vue avec son président Mohed Altrad. Laquelle se terminera devant les Prud'Hommes en janvier 2016. "Je n'y pense plus. Il m'a dit, je vais vous salir et vous écorner et il l'a fait. Le reste, ce n'est que de la mauvaise littérature."
A l'époque, l'homme d'affaires lui avait taillé en costume en règle, pointant du doigts ses méthodes de management et le rendant responsable des mauvais résultats du club. Excellent technicien, Fabien Galthié n'a en effet jamais été reconnu pour ses qualités humaines. On le dit trop dur, "vexant, cassant". "Ça m'est égal. Je fais comme je peux," répond-il en énumérant ses résultats en club depuis huit ans. "Je n'ai rien à prouver." Pour ce passionné à l’extrême, l'exigence n'a pas de limites. "Il ne faut pas tricher et tout donner. Il faut aller au-delà des limites. C'est excessif le très haut niveau."
Galthié et la bringue
Paradoxalement, et en dépit de ce professionnalisme exacerbé qui l'anime à présent, Fabien Galthié n'a pas oublié les racines du rugby amateur. A savoir, faire la fête avec les copains. Cela a aussi fait l'objet de critiques, comme lorsqu'il est allé au Brésil pour l'anniversaire de Serge Kampf pendant que son ouvreur François Trinh-Duc se cassait la jambe en Top 14 face à Oyonnax. "Merci pour la mise en scène, rigole-t-il avant d'évoquer ses absences : Ça leur fait du bien aux joueurs quand je ne suis pas là. Ils sont grands. Ce n'est pas l'école primaire."
Heureusement d'ailleurs car Galthié n'est pas du genre à dire non à un petit verre après une rencontre ou un bon entraînement. "C'est culturel. Tu as envie de te retrouver au bar ou au club house. Avant, on jouait à 15h et à 18h on était au Pastis. Il faut aussi être exigeant dans la fête. C'est peut-être pas professionnel mais c'est triste quand tu ne partages rien." C'est d'ailleurs ce qui lui manque le plus à l'heure actuelle.
Retrouvez l'intégralité de son interview à partir de la 49e minute.