Ce 13 septembre 2025 restera comme une date noire dans l’histoire du rugby néo-zélandais. À Wellington, les All Blacks ont subi une humiliation rare : une défaite 43 à 10 face aux Springboks, la plus lourde encaissée à domicile depuis plus de 60 ans. La précédente pire défaite des All Blacks était leur revers 35-7 contre les Boks à Twickenham en 2023.
Un premier acte trompeur
Tout avait pourtant bien commencé pour les Blacks avec un essai du novice Leroy Carter dans le premier quart d’heure. Mais rapidement, la mécanique sud-africaine s’est mise en route. Les avants boks ont imposé leur puissance, la défense néo-zélandaise a reculé.
Rien d’alarmant en apparence, mais déjà les signaux étaient au rouge. L'interception de Kolbe à la 24e a permis aux champions du monde de réduire l'écart. Seuls trois points séparaient les deux équipes aux citrons, 10-7. Qui pouvait se douter que la pénalité inscrite par McKenzie à la 28e serait la dernière fois que les All Blacks allait marquer des points dans ce match ?
Un second acte cauchemardesque
Au retour des vestiaires, la machine verte a tout simplement explosé la maison noire. Six essais inscrits, un 36 à 0 infligé en 40 minutes, et des Blacks incapables de réagir. Jamais on avait vu la Nouvelle-Zélande prendre l’eau de cette façon devant son public depuis le 20 à 5 concédé aux Wallabies en 1964.
Kolbe a doublé la mise dès la reprise. Willemse a enfoncé le clou à l'heure de jeu avant que les Boks ne punissent définitivement la défense néo-zélandaise. La fessée aurait d'ailleurs pu être plus sévère sans le sauvetage de Jordie Barrett dans le premier acte sur Kolbe.
Mais ni lui ni ses frères et encore moins le centurion Ardie Savea n'ont été en mesure d'empêcher Smith (68e), Snyman (72e) et enfin Esterhuizen (78e) de franchir la ligne de craie. « C'est dur à avaler. Nous avons eu peu d'occasions, et je pense que les Boks ont su saisir les leurs », a déclaré le capitaine des All Blacks, Scott Barrett.
Une déculottée qui fait mal
Les Boks, pourtant diminués par plusieurs blessures, ont dominé tous les secteurs. Damian Willemse a régalé derrière, Libbok a été précieux face aux perches et la mêlée sud-africaine a plié la première ligne kiwi. Les notes des joueurs reflètent ce naufrage côté noir et la leçon collective côté vert.
Pour le public néo-zélandais, ce revers est une gifle. Certains supporters, dépités, n'ont d'ailleurs pas hésité à quitter le stade bien avant le coup de sifflet final. Il faut dire que leurs protégés ne donnaient pas l'impression de pouvoir franchir le rideau défensif sud-africain.
Pour l’Afrique du Sud, c’est une victoire historique qui rappelle que la rivalité entre les deux géants n’a rien perdu de sa force. La Freedom Cup reste donc entre les mains des Springboks. Lesquels vont aussi récupérer la première place du classement mondial. Mais surtout, cette défaite interroge : les All Blacks sont-ils encore la référence mondiale qu’ils prétendent être ?
Une certitude : ce 43 à 10 à Wellington ne s’oubliera pas de sitôt. Et la presse néo-zélandaise devrait s'en donner à coeur joie.