À l'orée de la troisième journée de compétition, première analyse du Pro Rugby, le nouveau championnat professionnel de rugby aux
Etats-Unis, par Jean-Baptiste Gobelet. L'ancien joueur du
Biarritz Olympique et international à 7 a été invité par l'organisation à rejoindre la formation de San Diego pour
jouer quelques matchs, apporter son expertise aux joueurs et développer l'image du championnat. S'il n'a pas encore pu officiellement jouer, il dresse un constat plutôt positif du Pro Rugby même s'il y a encore beaucoup de travail à faire. "
Il faut savoir que les équipes se connaissent uniquement depuis le 14 mars, voire seulement quelques jours pour certaines." Ce qui explique les ratés que l'on a pu voir lors du premier match de la saison.
VIDEO. Ohio baptise le Pro Rugby USA avec des ratés monumentaux face à DenverIl appelle donc à la patience avant de voir des automatismes. "
Je pense que le niveau se situe au niveau d'un milieu tableau Pro D2". Les entraîneurs ont mis en place
des systèmes ambitieux et veulent du rythme lors des matchs mais loin des conditions d'entraînement européennes. Pourtant,
l'environnement de travail est bien supérieur que l'on peut parfois voir en
France avec par exemple 10 préparateurs physiques pour une vingtaine de joueurs peu épargnés aux entraînements. "
On peut se retrouver sur le terrain à 6h30 avec une session de 2h30 et finir à 14h00. On reste beaucoup de temps sur le terrain car il faut que les choses soient assimilées". Le tout dans une ambiance décontractée car "
il n'y a aucune pression de résultat et aucune attente spécifique médiatique ou autre."
Cependant, il difficile par exemple pour les formations de travailler les mêlées
avec seulement 23 joueurs, contre 35 à 40 dans l'Hexagone. Surtout quand certains comme le troisième ligne Sione viennent directement du Football américain. Mais ils ont "
un sacré potentiel." C'est d'ailleurs tout le paradoxe de ce championnat à l'heure actuelle :
des joueurs athlétiques, principalement américains avec des origines îliennes, "
mais avec peu d’expérience rugbystique". C'est ce qui fait aussi
tout le charme du Pro Rugby selon Jean-Baptiste Gobelet : "
il n'y a pas d'organisation défensive et donc pas mal d'espaces après quelque temps de jeu. C'est ce que me plaît. En prenant les espaces, on peut facilement casser la ligne. On assiste à un rugby qui donne la part belle à l'attaque et où on voit des actions et du rythme" un peu comme au
rugby à 7.
Crédit vidéo : PRO Rugby North America
Une condition nécessaire pour le développement de la compétition. "Voir des matchs serrés finir 9-9 n'amènera pas le public américain à venir en masse." Celui-ci préfère voir du spectacle, comme sur cette feinte de passe de l'ancien Toulonnais Orene Ai'i face à Denver, même si ça ne va pas au bout pour le moment.