L'attaque parfaite ?
Bien évidemment, face au Leinster, ce qui reste dans les mémoires de tous, ce sont les innombrables efforts collectifs en défense. Les 32 plaquages de Willis, les 17 de Lebel, mais également les 4 ballons grattés de Dupont ou encore la générosité de Ntamack.
Néanmoins, lorsque l'on regarde plus attentivement le match, nous nous rendons compte que cette équipe du Leinster a rarement été mise autant en difficulté que face à Toulouse. Réputé pour être hermétique et ne pas prendre l'eau, la défense irlandaise a craqué plus d'une fois, bien qu'un seul essai ait été accordé.
Sur X, anciennement Twitter, Bernard Jackman, ancien talon international de l'Irlande et légende du Leinster, qui a aussi entraîné Grenoble durant six saisons, est revenu sur la partie. Selon lui : "La finale a été dominée par une défense brillante, mais certaines des attaques du Stade Toulousain étaient vraiment classe, et ont fait se démener le Leinster plus qu'il ne l'aurait souhaité."
Ce dernier, qui a été entraîneur de la défense avec Grenoble, a remarqué la qualité offensive de Toulouse, et a même réalisé une compilation de toutes les attaques dangereuses. Voici la vidéo.
The @ChampionsCup Final was dominated by brilliant defence but some of the @StadeToulousain attack was really class and made Leinster scramble more than they would have liked. Here are some clips #LEIvTOU pic.twitter.com/cL1DZkCUEf
— Bernard Jackman (@bernardjackman) May 26, 2024
Au travers de ce clip, nous avons huit actions différentes, chacune décryptée par Jackman. La première action est celle qui aurait pu voir Mallia inscrire un essai à la 2ᵉ minute de jeu, sans le passage ne touche de Dupont. Cette séquence est extrêmement bien faite avec "une ligne de leurre parfaite pour ouvrir des trous". Plusieurs fois das la partie, les avants toulousains passaient à vide dans les zones des 15 mètres, ce qui permet d'arrêter la défense.
Ensuite, la seconde séquence arrive à la 27ᵉ minute, et débouche sur une avancée de près de 30 mètres. Là encore, le spécialiste reconnaît le talent de Toulouse avec "des courtes passes des avants et de belles passes pour les trois quarts". Ce qui fait la force des champions d'Europe, c'est bien évidemment la connexion entre les avants et les arrières. Plusieurs fois dans le match, des profils comme Roumat, Baille, Meafou ou encore Cros ont permis à Toulouse de faire des passes devant la défense et de mettre en lumière les flèches.
Même situation à la 31ᵉ minute, avec une passe axiale de Willis, qui permet de déplacer le ballon dans les espaces libres. Jackman reconnaît le "courage de revenir en arrière pour avancer". Toulouse en est le maître en la matière.
Évidemment, les turnovers ont été aussi bénéfiques pour avoir des ballons de contre-attaque. Ensuite, l'ancien de Grenoble tire par deux fois son chapeau à Ramos, qui permet d'abord à Kinghorn de déborder sur l'aile grâce à une passe sur le pas formidable. Puis, à Chocobares de jouer un deux contre en donnant le tournis à Larmour pour créer de l'espace.
Pour conclure, Toulouse est une équipe bien rodée, et les quinze joueurs sur le terrain sont acteurs des phases défensives, mais aussi offensives. Difficile de mieux jouer au rugby dans ces conditions.
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