Malgré toute son expérience du très haut niveau, ça n'a pas été simple. "Je n'ai pas tenu le score et la montre depuis 10 ans. J'ai dû aussi avoir un œil sur mes assistants (des joueurs de chaque équipe) qui essayaient de gratter 10 mètres sur les touches à chaque fois." S'il ne pouvait pas entendre les supporters remettre en cause ses décisions à Twickenham, il a très bien entendu ce partisan de Crymych crier, "c'est un mec du coin", lorsqu'Owens a refusé un essai aux visiteurs. L'officiel gallois a en effet passé son enfance à Pontyberem, à dix minutes à peine du stade de Gowerton. Mais il en faut plus pour le déstabiliser. À Gowerton, on n'avait jamais vu un match aussi calme. "A un moment, j'ai failli protester comme je le fais souvent, commente le capitaine local via The Telegrah. Puis j'ai réalisé qui c'était. On ne cherche pas Nigel."
Crédits vidéo : BBC Wales Sports
Sous les yeux de son père, qui avait fait le court trajet, il n'a cependant pas hésité à faire le show. Connu pour ses répliques caustiques et humoristiques sur les pelouses de Ligue Celte, il a commenté un lancer en touche irrégulier par la phrase "I’m straighter than that", en français "je suis plus droit que ça". Straight signifiant hétérosexuel en anglais. De l'auto dérision pour celui qui assume désormais son homosexualité au grand jour. Il n'a cependant pas oublié les moments difficiles et surtout les personnes qui l'ont soutenu. "La chose la plus importante dans ce jeu, ce sont les fondamentaux. Quoi que vous réussissiez, il ne faut jamais oublier la base et d'où vous venez. J'ai connu des périodes compliquées, et sans l'aide de ces gens, je n'aurais pas arbitré la finale de la Coupe du monde. C'était le moment de les remercier."
Great game of rugby Gowerton v Crymych on Sat. Both teams a credit to grassroots rugby. Was a pleasure to ref you. https://t.co/JJCLYipnLS
— Nigel Owens (@Nigelrefowens) 9 Novembre 2015