Et ce même après avoir tenté de prendre les choses en main, sans pour autant exclure Philippe Saint-André comme cela a pu être écrit : "on a arrêté de se faire mâcher le travail par les coachs. On a voulu agir mais cela ne s'est pas vu sur le terrain. J'espère qu'ils (les futurs internationaux) prendront plus de plaisir dans l'avenir". Reverra-t-on François Trinh-Duc ? Papé en est persuadé car c'est un joueur de talent, au même titre que Maxime Mermoz. Cependant, il est plus sceptique vis-à-vis du Toulonnais : "Max, on le connait bien, c'est quelqu'un qui a tendance à dire les choses par voix de médias. On sait qu'à plus haut niveau, et en équipe de France, ça ne passe pas trop, donc il faut savoir aussi comme on dit « garder un peu sa langue dans sa poche » et revenir sur la pointe des pieds".
Le Parisien aurait lui aussi pu s'exprimer car il est conscient que cela fait bien plus de quatre ans que les Bleus sont dans le dur. La finale de 2011, "était un résultat en trompe l'œil car il y avait déjà des maux profonds dans le rugby français notamment au niveau du calendrier". Les problèmes se sont accentués depuis lors avec des internationaux qui, selon lui, sont incapables de performer au niveau international en ayant autant de matchs dans les jambes chaque saison. "Toutes les nations avancent et nous en France on recule. Ça ne va pas, ça m'inquiète. Pour moi c'est fini l'équipe de France, donc c'est surtout pour les plus jeunes, c'est une alerte que j'ai envie de donner parce que nous de l'intérieur on le sent."
Des jeunes joueurs à qui on ne donne pas assez de temps de jeu. "Évidemment plus il y a de joueurs étrangers moins les jeunes français peuvent jouer, en tout cas, ils empêchent peut-être l'émergence de jeunes joueurs surtout à des postes clefs. Le Top 14 est attractif et offre du spectacle mais on peut se poser la question de savoir s'il n'y a pas un juste milieu à avoir." Il considère à ce titre qu'il faudrait suivre le modèle anglais, notamment en ce qui concerne les contrats fédéraux et le fonctionnement du championnat : "il y a une seule montée et descente, ce qui rend le jeu plus intéressant car moins d'équipes ont la peur au ventre."
Même son de cloche chez l'ancien international et finaliste de la Coupe du monde 2011, Lionel Nallet, pour qui le temps presse. Les débats ne sont pas nouveaux, mais il est temps d'agir. "Il faut que la Fédération et la Ligue se mettent d’accord dans les plus brefs délais", a déclaré l'ancien deuxième ligne sur le site du Midi Olympique. Il croit aux contrats fédéraux, mais cela demandera des efforts, soit d'un côté soit de l'autre. Ensuite "le joueur fera le choix de jouer pour un club ou pour l’équipe de France, avec un contrat en bonne et due forme." Lui aurait accepté, sur une période de quatre ans afin de préparer la Coupe du monde, tout en ayant l'assurance de pouvoir aussi jouer en club entre deux rendez-vous internationaux. Si les décisions doivent être prises rapidement, leur application pourrait prendre du temps. La prochaine génération d'internationaux n'est sans doute pas encore sortie d'affaire.